Né en 1988, vit et travaille à Issy-les-Moulineaux.
Avant d’étudier à l’école des Beaux-Arts, Alexis Hayère a suivi une formation d’artisan, ce qui lui a sans aucun doute donné une approche très personnelle des matériaux qu’il utilise, en particulier le bois et le métal. Il définit ses œuvres comme des « sculptures peintes » ou des « peintures sculptées ». Inspiré par les avants-gardes russes, tout autant que par les œuvres de Frank Stella, Sol LeWitt ou encore François Morellet, Alexis Hayère met souvent en scène dans ses sculptures quelques gestes simples appliqués à des feuilles de bois cintrées qui composent des motifs abstraits par le jeu de leur propre poids. Le motif des sculptures, contraintes à l’aide de pièces en métal, pensées avec une grande économie, est donc dicté par le matériau lui-même.
Pour l’exposition « Empiristes », l’artiste présente notamment une sculpture imaginée spécifiquement pour l’encadrement d’une grande porte de la Villa Emerige : Sculpture portée (2015) dessine en quelque sorte une nouvelle structure qui s’inscrit dans l’encadrement existant, modifiant ainsi l’architecture du lieu uniquement par un système de lattes de bois maintenues sous pression.
Ailleurs, dans le couloir du rez-de-chaussée, il installe un maillage fait de tiges d’acier qui contraignent les visiteurs à se courber et passer en dessous s’ils veulent traverser l’espace. L’artiste présente par ailleurs une peinture Sans titre (2015) qui appartient à une série débutée en 2012. Le principe en est simple : une feuille de bois est découpée géométriquement en traçant uniquement des lignes, sans chercher d’effet de composition. La surface est ensuite entièrement peinte en noir et toutes les arrêtes des découpes sont prolongées à l’aide de lignes de peinture blanche jusqu’à l’extrémité opposée de l’œuvre.
Bien que formellement assez différentes de ses sculptures, ces « peintures-sculptures » procèdent à nouveau de quelques gestes réduits à l’essentiel et, si les pièces en volume dépendent de l’espace qui les accueille, c’est ici la forme extérieure de la peinture qui détermine sa composition interne. Une manière pour Alexis Hayère de laisser le hasard faire, lui aussi, son métier.