Né en 1986, vit et travaille à Besançon.
C’est d’abord en utilisant le dessin, la gravure et l’estampe que Clément Richem a débuté ses recherches. Progressivement, il a ressenti le besoin de passer au volume pour donner une matière à ses œuvres qui ont toujours un lien avec le fait de transformer, de montrer le passage d’un état à un autre, de représenter les effets du temps. C’est désormais avec la technique de la vidéo d’animation (stop-motion) que l’artiste prolonge certains de ses projets dans lesquels il utilise généralement des matériaux fluides (eau, plantes, terre, etc.) qui lui permettent de dissoudre des formes, d’en générer de nouvelles.
Ses sculptures, ainsi que les animations auxquelles elles servent de support, figurent des paysages parfois foisonnants, parfois désertiques d’où surnagent souvent d’étranges cités qui meurent et renaissent dans un rythme cyclique. Il s’agit toujours pour l’artiste de nous placer comme au-dessus ou au-delà de l’échelle de l’œuvre, dans la position d’une quelconque divinité.
Les sculptures présentées dans « Empiristes » sont dans la lignée de Poussière, pièce montrée cette année sous le commissariat de Daria de Beauvais au Palais de Tokyo : des fragments de paysages miniatures en terre présentés sur des socles, des dioramas qui figurent des vallées, des volcans, des montagnes ou encore des grottes à l’intérieur desquelles nous sommes invités à regarder pour découvrir des cités, des paysages célestes, des nouveaux mondes.
Pour « Empiristes », Clément Richem présentera aussi une vidéo qui semble au premier abord être l’animation d’un ciel étoilé mais dont on s’aperçoit vite qu’il s’agit d’éléments végétaux, des graines, des bourgeons, des corolles de fleurs photographiés sur fond noir. Réalisées durant plusieurs semaines, les prises de vues laissent s’ouvrir, fleurir, se dessécher puis disparaître nombre des éléments que nous découvrons, à nouveau dans un cycle qui renverse la relation entre la terre et l’espace. Toujours habitées d’une poésie presque « primitive », les œuvres de Clément Richem parviennent à actualiser au sein des espaces les plus contemporains ces lointains archétypes